L’église appartient au roman de la 2ème période. La nef est du XIème siècle, la tour s’élève au-dessus, terminés par un toit en bâtière.
L’historien M. de CAUMONT, nous a dit avoir découvert vers 1836 sur le linteau d’une porte occidentale qui se trouvait à l’intérieur de ce qui était le chœur, une inscription du XIème ou du XIIème siècle mentionnant que l’édifice azurait été dédié à Saint Vigor, le 10ème jour d’avril. Toujours selon cet historien, cette inscription aurait été détruite en 1846 lors de travaux.
A l’intérieur de l’église il existe un autel en pierre. Il forme un dôme semi-circulaire supporté par 4 colonnes dont les chapiteaux sont sculptés. On peut discuter de sa valeur artistique mais ce que l’on ne peut pas contester c’est le sentiment de foi religieuse qui l’a fait naître.
En 1857, de nombreux ouvriers d’AUTHIE, tailleurs de pierre et sculpteurs, travaillaient dans la capitale ou leur talent les avait fait appeler. Ils voulurent pour leur village un autel digne de son église, aussi ils vinrent nombreux, refusant tout salaire et se nourrissant même à leur frais. Commencé dans la dernière moitié de janvier, l’autel fut terminé en 1 mois et inauguré solennellement l’année suivante, le 28 janvier 1858. Pour la petite histoire, il paraît que les pierres achetées pour la construction de l’autel coutèrent 150 francs et que les ouvriers estimèrent leur travail à 2 500 francs.
D’autre part Saint Louet, qui forme actuellement un hameau d’AUTHIE, était naguère une paroisse indépendante. Après la Révolution, elle fut réunie à ROTS pour le culte. En 1832 Saint Louet fut rattaché définitivement à AUTHIE.
A l’entrée du cimetière, à gauche, nous trouvons une croix en pierre dont le fût, une élégante colonne torse admirablement sculptée attire tous les regards. Le socle est moderne, la croix est une copie d’une croix du XVIème siècle. Le fût d’après la tradition serait celui de la belle croix élevé au18ème siècle au carrefour Saint Etienne (actuellement Place Malherbe) par l’abbé de Saint Martin sur l’emplacement d’une plus ancienne, détruite fin 19ème siècle par les protestants.
A l’époque de la Révolution, un entrepreneur d’AUTHIE serait passé avec sa charrette au moment où la croix abattue gisait à terre, il l’aurait enlevée, cachée dans une grange et, vers le milieu du siècle dernier elle aurait réédifiée dans le cimetière d’AUTHIE. Cette tradition est combattue par une autre.
D’après celle-ci, l’ancienne croix enlevée pendant la Révolution était en granit et les morceaux auraient été déposés dans la prairie de CAEN, au bord du chemin allant à LOUVIGNY. Le fût de la croix d’AUTHIE ne serait qu’une ancienne colonne torse provenant d’un autel à retable. Où est la vérité ?
Il est à remarquer, cependant, que la place où était élevée cette croix s’appelait : Place de la Croix Blanche. Or, une croix en granit n’est pas blanche, alors que cette d’AUTHIE mériterait ce qualificatif.
Peut-être pourrait on concilier ces deux versions, à savoir que la croix en granit dont les morceaux retrouvés dans la prairie serait la croix détruite par les protestants au XVIème siècle et que la croix d’AUTHIE serait celle qui fût élevée par l’abbé de Saint Martin 100 ans plus tard. Pourquoi pas ?
Toujours est-il que cette croix restera encore longtemps une énigme et une curiosité.